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Introduction

Le GFVM, alias Groupe Féminin de Vélo de Montagne, est un groupe du Comité Régional AURA FFCAM : projet porté par Florent et Rachel (des CAF de Lyon-Villeurbanne et de Chambéry).
Il regroupe huit femmes passionnées de vélo de montagne, réunies pour vivre une belle aventure en groupe dans l’objectif de progresser sans pression et de valoriser la pratique du vélo de montagne au féminin.
Le cycle est composé de plusieurs stages dans les Préalpes et les Alpes : le Diois, le Beaufortain et le Queyras, trois terrains de jeu privilégiés pour le vélo de montagne.

Accompagnées d’une monitrice VTT diplômée d’État, les huit participantes de cette première promotion vont évoluer, apprendre et progresser ensemble tout au long des sorties, en groupe. Dans ce cadre, la non-mixité est perçue comme un outil d’aide à l’intégration des femmes dans la pratique du sport, permettant de créer un espace privilégié pour l’accès à l’autonomie. Une fois l’autonomie acquise, ces femmes pourront à leur tour devenir initiatrices au sein de leurs clubs, pour encadrer des femmes comme des hommes.

Un film, porté par deux réalisatrices – Clara Domas et Delphine Daniélou ; projet initié et coordonné par Alexandra – documente cette aventure, dont l’ambition sera de témoigner de l’évolution personnelle que la pratique de ce sport dans ces conditions permet et d’inspirer d’autres femmes à se lancer.

Présentation des participantes

Hello, moi c’est Rachel, passionnée de montagne, à ski, à pied, mais surtout avec ma bicyclette ! J’aime la liberté, le lâcher prise et l’adrénaline qu’offre la pratique du VTT dans nos belles montagnes, surtout quand je les partage avec mes ami·es.

J’ai démarré le VTT il y a quelques années, essentiellement entourée d’hommes, mais je ressentais comme un frein à l’intérieur de moi, notamment à intégrer des nouveaux clubs. Puis j’ai rencontré Les Bikettes, basées à Annecy ; un groupe de VTT non mixte avec qui j’ai énormément progressé dans ma technique pure du VTT, mais aussi et surtout dans mon estime de moi-même et de ma légitimité à rouler.

Monter le GFVM a été un projet formidable à mettre en place avec Flo, et dans la foulée le film avec Alex, Clara et Delphine, et j’ai particulièrement à cœur de promouvoir la pratique de la montagne auprès du public féminin, encore trop peu présent dans cet univers.

Olà, moi c’est Jéromine.

Amoureuse de grands espaces, le vélo de montagne est devenu une évidence quelques années après mon installation à Chambéry, il y a 5 ans. Assise ou debout sur mes pédales, le sentiment de liberté que procure le vélo en montagne m’enivre à tous les coups.
Le pilotage transcende le plaisir de l’effort, la nature se fait proche et l’adrénaline des singles plus ou moins techniques pimente chaque sortie. J’adore découvrir de nouveaux horizons. J’adore me dépasser, progresser et encourager mes coéquipier.e.s. J’adore ressentir la saine fatigue après une (ou plusieurs) journée de ride. J’adore partir en mode BUL (bivouac ultra-léger) et dormir au cœur de nos belles montagnes, loin de tout. Et ce que j’adore par-dessus tout, c’est partager ces sensations fortes avec d’autres passionné·es…

Ayant majoritairement roulé avec des hommes, je suis ravie de pouvoir faire partie de cette aventure et curieuse de ressentir les avantages d’un groupe 100% féminin qui, je l’espère, pourra inspirer d’autres femmes et promouvoir la mixité au sein de cette incroyable pratique !

Hello, moi c’est Cyrielle, toujours partante pour rouler hors des sentiers battus !

À 3 ans, sur un coup de tête, j’ai dit adieu aux petites roulettes et je suis partie rouler autour du camping-car familial. Puis, en grandissant, j’ai souvent ressenti un décalage : trop casse-cou pour les uns, pas assez pour les autres. J’oscillais entre des attentes contradictoires, sans vraiment trouver ma place.

C’est dehors, en montagne, que j’ai trouvé ma place. Et le VTT fait partie de cet univers, entre sensations, dépassement de soi et plaisir du pilotage. Ce que je préfère ? Les terrains qui changent, le jeu avec le relief, les paysages qui défilent !

Fin 2023, avec deux copains, on a créé la section Vélo de Montagne de notre club FFCAM – et depuis, on a pas chômé ! C’est un projet auquel je crois et que j’ai à cœur de faire grandir. Mais même engagée, les doutes persistent encore : pas toujours simple de se sentir légitime à prendre le lead. Mais bon… faut y aller, non ?

Alors, quand une amie m’a parlé du GFVM, j’ai tout de suite été emballée par le projet et j’ai envoyé ma candidature. La suite, vous la connaissez : j’ai été acceptée ! Maintenant, j’ai hâte de partir à la découverte des sentiers avec cette super équipe de femmes. Je sais que nous allons vivre des moments forts. Si ce projet peut m’apporter plus d’assurance et inspirer d’autres femmes, alors nous aurons déjà réussi une belle partie de nos objectifs !

Hello, moi, c’est Aloïsia, 31 ans. Mes grandes passions, ce sont le VTT et le splitboard, qui ont la même philosophie pour moi : aller découvrir de nouveaux paysages en montagne à la force des cuisses, prendre le temps de savourer les panoramas qui s’offrent à moi, descendre le sourire aux lèvres, et s’exclamer : « C’est ça, la vie ! ».

Je suis tombée dans le VTT il y a trois ans, et depuis, je suis complètement accro. Ce que je préfère, ce sont les sorties en mode exploration : des sentiers techniques et du fun ! Toujours à la recherche de belles aventures, je fais de plus en plus d’itinérance à VTT. J’adore cette sensation de liberté avec ma tente et mon paquetage sur le dos, légère, à la découverte de nouvelles montagnes. Pour moi, c’est le parfait équilibre entre effort et plaisir, en essayant d’avoir le plus faible impact sur cette belle nature que je traverse.

J’adore la pente et la vitesse, je n’ai pas froid aux yeux, mais mon niveau technique me limite encore un peu. J’aimerais gagner en aisance pour pouvoir élargir mon terrain de jeu, me sentir à l’aise partout, et kiffer encore plus !

Je suis heureuse de rejoindre le groupe GFVM pour partager cette passion entre filles, apprendre, rigoler et progresser sans pression. Et pourquoi pas transmettre à mon tour ce que j’ai appris.

Hâte de vivre de belles sessions de ride ensemble !

Le VTT c’est avant tout un moyen de transport fiable (si on oublie quelques désagréments), autonomes (si on atténue le fait qu’il ne s’actionne pas tout seul), avec un formidable effet cathartique.

Le vélo, c’est la liberté, le VTT c’est le bonheur. Aller toujours plus haut, toujours plus loin, laisser filer toutes les tensions au rythme des virages, se concentrer, oublier, apprécier le moment présent, profiter de la grandeur de la nature, de la beauté de ce qui nous entoure, la satisfaction de l’effort, le plaisir de la descente.

Anne-Flore, savoyarde d’origine, mais installée à Grenoble.

J’aime la nature sauvage, loin des foules, même s’il faut pour cela parcourir plusieurs dizaines de kilomètres à la force de ses jambes. L’aimer c’est aussi la respecter : ses limites sont mes limites.

J’aime tracer ma trace, lire une carte, explorer, rechercher une sente, une piste, les conditions ; comment aller d’un point A à un point B (en passant par C !), tâtonner, puis au final me lancer avec cette petite boule mêlée d’excitation et d’appréhension au ventre.

J’ai rencontré très peu de femmes faisant du VTT, que ce soit sur les chemins ou bien dans la vie, alors même que j’en ai rencontré ayant fait du VTT dans leur enfance, mais ayant arrêté une fois adulte. L’envie de reprendre est là, mais souvent une certaine appréhension de recommencer est là. Pourquoi ? Quel(s) raté(s), oubli(s) dans notre société y pré-dispose ?

Loin de me démotiver, cela a plutôt eu l’effet inverse. C’est marrant, mais lorsqu’on me fait me poser trop de doutes, loin de me décourager, ça me donne envie de tous les balayer.

Réellement heureuse de la constitution de ce groupe que j’attendais, j’espère qu’il sera à l’origine d’autres initiatives permettant une meilleure mixité naturelle. Rencontrer une femme sur les sentiers, ce n’est pas assez courant, mais alors un groupe de femmes roulant ensemble, je n’en ai jamais rencontré, même en ouvrant grand les yeux !

C’est en apprenant à tomber qu’on apprend à se relever.

Salut, moi, c’est Isa !
J’ai grandi au bord de la Méditerranée, à Barcelone. En 2007, j’ai posé mes valises à Lyon, à quelques virages des montagnes. Et puis un jour, j’ai levé les yeux vers les Alpes. J’ai chaussé mes skis, enfourché un vélo. Et j’ai appris à aimer la pente.

Ma première sortie en VTT de montagne ? Le tour des Tenailles de Montbrison. Rien que le nom aurait dû m’alerter. Une montée comme une traversée du désert, une descente technique, avec son lot de secousses et de dérapages, pas toujours contrôlés. C’était dur, long… mais grisant. J’étais vidée physiquement, mais l’âme bien remplie. Ce jour-là, j’ai compris que la peur et le plaisir pouvaient cohabiter – et même se sublimer !

Depuis, je roule à la recherche de cette sensation :l’essoufflement d’un col, la beauté des montagnes, l’effort partagé, les siestes volées (ma spécialité…), et cette joie très pure d’être là. Juste là.

Il y a eu des années intenses sur les sentiers, à deux ou en bande, souvent avec les ami·e·s de GreVTT. Puis sont venus les enfants. Les escapades se sont espacées. Mais d’autres aventures ont pris le relais : les arts martiaux, les équilibres sur les mains, les tours de BMX en mode maman-cascadeuse, dans le groupe des 5-9 ans.

Et pourtant, une chose me manquait : le silence des cimes, le vertige d’une descente, la fatigue belle et brute d’une journée bien remplie. Les images d’altitude qui dansent encore sous les paupières fermées.

Aujourd’hui, mes enfants grandissent. Et moi aussi. J’ai envie de revenir, autrement.
Tracer ma voie, avec plus d’autonomie, plus d’alignement. Retrouver cette liberté.

J’ai eu la chance d’évoluer dans un collectif où les femmes n’avaient pas à justifier leur place. Mais je mesure combien cette place reste, trop souvent, à conquérir. Alors, j’ai envie de tendre la main. Inviter d’autres femmes à se lancer, à y croire, à oser. À celles qui hésitent. À celles qui doutent. Oui, vous avez votre place sur ces sentiers, dans cette pratique, dans cette joie. J’ai envie de contribuer à ce que cette pratique devienne plus accueillante, inclusive, accessible, visible et libre.

Et si on pédalait ensemble vers quelque chose de plus grand que soi ?

Hello,
Moi c’est Marion, l’annécienne du groupe. Depuis le plus jeune âge, je passe le plus clair de mon temps libre à l’extérieur. On me trouve souvent en montagne, les baskets aux pieds, à vélo ou à ski.

Ce que j’aime dans le VTT est cette proximité avec la nature. Après une bonne suée à la montée, se retrouver avec une vue à couper le souffle au sommet et enchainer avec une descente ludique. C’est un sport qui me permet de me challenger et me surpasser, car pas toujours à l’aise, ça relève parfois d’un véritable défi… Attention à l’ascenseur émotionnel !!

J’apprécie également cette ambiance « friendly » si particulière que cette discipline génère.

Pratiquant en général avec des hommes et le plus souvent « à la traîne techniquement », je suis ravie de pouvoir faire partie de ce groupe féminin qui me permettra de gagner en confiance et de trouver de nouvelles coéquipières de ride.

Salut, moi c’est Lauriane, 40 ans cette année, mais toujours motivée !

J’ai eu la chance de rencontrer un ami qui m’a initié au VTT de montagne il y a 10 ans en Nouvelle-Calédonie, depuis, c’est VTT à chaque vacance.

Depuis mon retour en métropole, je n’ai pas d’ami qui roule en montagne, alors quelle chance que ce GFVM !!J’adore les singles, les descentes engagées, les virages en épingle, les pierriers…
J’aime grimper, en suer pour y arriver et après savourer la descente…
Prévoir, organiser et enfin rouler… J’ai trop hâte !

Compte-rendu de la sortie du 26/04/2025
Bourget-du-Lac – Mont du Chat

Mont du Chat… La première rencontre

Démarrage en douceur… ou presque

Pause barre, avec vue panoramique sur le Lac du Bourget @Cyrielle

Huit femmes, quatre villes (Annecy, Chambéry, Grenoble et Lyon) et une furieuse envie de se rencontrer avant le premier stage prévu mi-mai. On n’a pas su attendre. Résultat : six courageuses se retrouvent pour cette toute première sortie.

Rendez-vous à 10h, au parking du cimetière du Bourget. Rachel, locale de l’étape, est déjà là, sur son vélo tout propre. Cyrielle débarque de Grenoble, tandis qu’Aloïsia et moi arrivons depuis Lyon.

Clara et Delphine, notre duo caméra à l’épaule, sont aussi sur place. On avait été prévenues : ça tournera dès la première poignée de main. Autant dire qu’on essaie de sourire avec naturel, entre deux coups d’œil gênés vers l’objectif. Petit moment de flottement, puis les langues se délient, les rires fusent, et la magie opère.

Un Chat ensoleillé (oui, c’est possible)

Le Mont du Chat joue les félins lunatiques : la tête dans la brume, les pattes au soleil. On sort les montures, on s’équipe, on blague sur les vélos pas lavés (on ne vise personne… mais moi non plus, je ne lave pas le mien après chaque sortie, solidarité !). Rachel, en guide locale de luxe, nous a préparé une trace aux petits oignons.

Montée sur route : ça papote, ça rigole, ça se découvre. Petite pause avec vue imprenable sur le lac du Bourget. Les 650 m de D+ passent crème. Les jambes tournent, les sourires s’élargissent. Au sommet, la brume s’est volatilisée, place à un grand ciel bleu.

Montée en douceur sur la route © Cyrielle
Ready… © Clara Domas
Ready… © Clara Domas

On chausse les genouillères, on débloque les fourches et c’est parti pour les singles ! Niveau technique : un bon T3, avec quelques pincées de T4 histoire de réveiller les sens. Chacune choisit ses lignes, se lance des petits défis (virages en dévers, dalles penchées, marches façon escalier de château fort…). Le tout dans la bonne humeur : 0% pression, 100% fun.

Rachel ouvre la marche, en éclaireuse assurée sur ses terres. Cyrielle, discrète mais redoutablement efficace, enchaîne les singles avec une fluidité déconcertante : pas d’esbroufe, juste des trajectoires propres et un style tout en douceur. Aloïsia, de son côté, alterne entre passages toniques et relâchement tranquille, toujours avec le sourire aux lèvres et une énergie contagieuse. Chacune à son rythme, mais toutes dans le plaisir de rouler ensemble.

Clara et Delphine nous suivent en mode ninja, caméra au poing, slalomant entre racines et cailloux avec agilité. Leur défi ? Capturer l’instant sans jamais chuter… enfin, surtout pour la caméra, qui n’a clairement pas le droit à la moindre glissade.

On croise quelques randonneurs qui nous lancent des regards curieux et même un “Ah des filles ! Oh, mais il n’y a QUE des filles !”…. Eh oui, six filles sur des gros VTT, ça ne court pas (encore !) les bois tous les jours.

Pause ravito © Cyrielle
Pause ravito © Cyrielle

Chutes, défis et éclats de rire

Les singles s’enchaînent, ponctués de petites pauses débat : « Tu la prends à gauche la racine ? » – « Tu sautes ou tu poses la roue ? » – « Y’avait un rocher là ? ». On regarde, analyse, discute, hésite, et on finit souvent par “Bon… j’essaie !”.

Premier passage bien raide, grosse marche. Plusieurs options. Rachel passe les yeux fermés. Alo s’élance… et stoppe net (le fameux refus d’obstacle). Deuxième essai ? Et bim, ça passe ! Un peu plus loin, descente raide version toboggan avec, au milieu, une grosse pierre à ne pas câliner. Rachel et Alo enchaînent comme si de rien n’était. Moi ? Confiance absolue… jusqu’à l’OTB (Over The Bar) digne d’un ralenti hollywoodien. Plongée gracieuse dans l’humus, œuf en prime sur le tibia. Mais pas question de rester là-dessus : je remonte, je respire… et ça passe ! Comme quoi, le mental (et un peu d’orgueil) font la différence.

L’ambiance est top : bienveillance, encouragements et rires à la moindre cascade un peu acrobatique.

Sauts, peurs et petites victoires

Fin de sortie avec un dernier single plein de flow. Deux petits sauts “faciles” nous attendent. Tout le monde passe, plus ou moins stylé, mais toujours avec le sourire. Et pour finir : une double. Rachel, sans hésiter.  Moi ? Grosse hésitation. Je n’ai jamais sauté une double. Mon cerveau crie « NON », mon cœur chuchote « Peut-être ? ». Je tente. Je vole… un peu n’importe comment, mais je vole. Ce n’était pas classe, mais c’était grand. Ma première double, le jour de mes 44 ans. Merci le GFVM pour ce joli cadeau.

Où est Charlie ? / L’envol @ Clara Domas
Où est Charlie ? / L’envol @ Clara Domas
Où est Charlie ? / L’envol @ Clara Domas

Pique-nique au lac et grandes discussions

On termine sur les bords du lac pour un pique-nique bien mérité. Pause boulangerie express : Clara a oublié son sandwich sur la table ce matin (classique de tournage semble-t-il). Discussions passionnées au menu : sport au féminin, égalité, vélo en montagne, matos, … On se connaît à peine, mais on partage déjà beaucoup. C’est inspirant, motivant, puissant.

La pause @ Clara Domas
La pause @ Clara Domas

En résumé ?

Une sortie pleine de joie, de rencontres, de défis, de rires et de chutes pas trop douloureuses. Une première étape dans cette aventure collective qui promet de belles choses. Vivement que le groupe soit au complet ! On a hâte de remettre ça.

Merci les filles !

À très vite pour la suite de l’aventure GFVM !

Compte-rendu du 1er stage du cycle dans le Diois
du 16 au 18/05/2025

Le vélo de montagne au féminin… Premiers tours de roue !

Première rencontre… officielle !

Vendredi soir, arrivée au camping de Die. Le moment tant attendu, le tout premier week-end du cycle et notre rencontre officielle. Officielle, car une partie de l’équipe avait déjà roulé ensemble au Mont du Chat en avril – trop impatiente pour attendre la mi-mai. Cette joyeuse impression de se connaître déjà, nourrie par tous les messages échangés pour mettre en place ce groupe.

Onze femmes, onze bicyclettes, prêtes à partager l’aventure. Autour de l’apéro, chacune se présente en quelques mots, parle de sa pratique et de ses attentes pour ce cycle. Premier constat unanime : aucune d’entre nous n’a jamais eu l’occasion de rouler avec autant de vététistes en non-mixité. Même si les choses changent petit à petit, il faut dire que les femmes ne courent pas les singles dans la pratique en montagne. Mais ça, on compte bien y remédier !

Les rideuses au complet © Nawale d’Allibgati Biking
Les rideuses au complet © Nawale d’Allibgati Biking

Nawale, notre DE venue des lointaines contrées queyrassiennes, dévoile le programme qu’elle a imaginé pour le week-end : un atelier pilotage suivi d’une journée et demie de ride pour revisiter les bases et surtout apprendre à se découvrir, ensemble, à vélo.

Pilotage et courbature

Il est 9h, le soleil brille et le thermomètre affiche 12 degrés quand nous arrivons au stade pour notre première session de pilotage. Nawale installe plusieurs ateliers pour nous faire revoir les bases : la position sur le vélo, l’équilibre statique, le freinage d’urgence (sans passer par-dessus le guidon), la position dans les virages… On enchaîne les exercices, on s’observe, on s’échange conseils et encouragements, et on sent déjà des progrès.

Nawale insiste sur l’autonomie du groupe : apprendre à observer les postures et comportements des autres pour se corriger mutuellement. Et ça marche ! Très vite, on se prend au jeu, on affine notre regard, décelant les points à améliorer. Chacune avance à son rythme, portée par les conseils avisés de Nawale, puis ceux des autres participantes, qui gagnent rapidement en assurance.

Pilotage en cours © Delphine Danielou

Cet atelier est aussi l’occasion d’enrichir notre vocabulaire : le 3e jeu d’équilibre, vous l’avez ?  “Antéroposté…quoi” ? Certains passants s’arrêtent et nous regardent, curieux.

Pour clore cette session pilotage, on décide de pimenter un peu les choses avec une demande bien typée vélo de montagne. Travailler les nose turns, pour gagner en fluidité en dans les épingles serrées des sentiers alpins. On décortique chaque étape : stoppies avec crochetage des doigts de pied, griffage de pédales, lever de roue arrière en sentant le point de bascule puis déplacement du bassin, position du buste, regard… Bref, une vraie chorégraphie de VTT artistique. La théorie est claire, chacune s’y met avec détermination.

Piquer du nez © Delphine Danielou

Ce que l’on retiendra des exercices de pilotage du matin et de la mise en pratique : 

  • orienter le regard vers là où l’on veut aller (la sortie du virage),
  • la position du “crapaud” avec les coudes bien ouverts et un centre de gravité bas et bien répartis sur le vélo pour les phases un peu plus raides et techniques,
  • la mobilité latérale du vélo pour les parties joueuses des singles,
  • l’allègement (après la compression) pour les obstacles ou les virages pif-paf.

Ces 3 heures d’ateliers intenses ont pompé notre énergie, physiquement et nerveusement. La pause déj’ au chalet est nécessaire et bien appréciée. Mais la remise en selle, c’est un nouveau défi !

Se relâcher et pratiquer au Pas de Sagatte

15h pétantes, le soleil tape encore plus fort et la motivation renaît dès les premiers coups de pédale le long de la Drôme, pour s’extraire de Die. Nawale nous a prévu une belle sortie classique du coin, le Pas de Sagatte dominé par l’imposante montagne du Glandasse. Au programme : se détendre et mettre en pratique les techniques vues plus tôt.

La montée s’enchaîne tranquillement, d’abord sur la route puis sur une piste nichée au fond d’un vallon luxuriant. On enchaîne sur un single en forêt qui se grimpe presque tout seul à la pédale (le bonheur !), ponctué d’un court poussage pour atteindre le Pas. Et là, surprise, on retrouve Clara et Delphine, nos réalisatrices ninjas, chargées comme des mules avec leurs sacs de 10 kilos, mais arborant leurs grands sourires, prêtes à filmer la descente. Quelques plans de drone plus tard, on enfile les protecs… et c’est parti !

Le Pas de Sagatte et ses drôles de dames équipées © Delphine Danielou

Certaines découvrent le flow des sentiers virevoltants du Diois, tandis que d’autres le retrouvent avec enthousiasme. Le niveau est globalement homogène. Chaque épingle serrée est l’occasion de mettre en pratique nos ateliers : certaines pratiquent l’enroulée, d’autres les noses turns. Le lien se tisse naturellement, et la cohésion du groupe s’affirme déjà – on s’amuse, on s’attend, on s’encourage.

18h, la température s’adoucit enfin et l’apéro est installé : de bonnes bières Outer Range ramenées par Clara de Sallanches et on débriefe sur la journée. Puis, c’est le moment des premières interviews pour le film. Le stress se fait sentir, mais Clara et Delphine savent nous mettre à l’aise : chacune a une histoire à raconter. Cyrielle et Alo, pleines d’enthousiasme, prennent soigneusement des notes pour garder une trace des ateliers – prêtes à les revivre et les partager encore et encore !

Une passion et motivation sans fin © Jéromine Buchatz

Pratique et sororité

Réveil radieux dimanche matin pour une nouvelle sortie à la journée. La trace téléchargée sur Iphigénie*, nous guidons à tour de rôle pour atteindre la Croix de Justin.

À peine parties, Marion crève. Parfait, l’occasion pour passer en revue le matos indispensable. Kit de réparation, trousse de secours : rien n’est porté au hasard. Nawale rappelle l’importance de chaque outil avec une histoire vécue en montagne, on adore. Fini la rigolade, le pneu de Marion réparé, on se remet en route et attaquons une longue montée efficace entre asphalte, piste et single, avec une dernière partie plus aérienne. Avant la pause, on décide de se lancer un petit défi : grimper un sentier bien raide, histoire de tester nos limites (et notre cardio). Nawale nous sort alors sa fameuse technique “Boobs on the bar”, redoutablement efficace. La technique consiste à coller sa poitrine sur le guidon pour mieux basculer le poids du corps. Résultat ? Presque trop facile quand on connaît l’astuce. Le déjeuner au pas du Tripet sous un soleil généreux recharge nos batteries avant d’attaquer la descente.

*Merci pour le partenariat qui nous a permis à toutes d’avoir un abonnement pendant 1 an

Quand la magie opère

Portées par le flow de cette nouvelle descente aussi ludique que grisante, nous nous laissons embarquer. Rien de tel qu’une émulation de groupe, en binôme ou en trinôme, pour se dépasser et progresser ensemble. Les virages en faible pente de ce single sont parfaits pour travailler notre position latérale, tandis que les épingles deviennent autant d’occasions de s’encourager… et de se féliciter ! La vitesse s’invite naturellement, nous roulons dans les roues les unes des autres portées par les pif-pafs qui rythment la descente. Chacune est concentrée sur sa ligne, mais c’est ensemble que l’on vibre. La cohésion de groupe est là, tangible, presque instinctive. L’adrénaline monte, des cris de joie résonnent. Les sourires en bas des singles sont unanimes : ils traduisent cette transe exaltante que l’on vient de vivre, comme une danse animée par quelque chose de plus grand que nous.

Quel plaisir de rouler ensemble, portées par une bienveillance sincère et contagieuse !

Un bout de terres noires pour finir en beauté © Jéromine Buchatz

Fin d’après-midi, nous arrivons sur Die en véritable meute :  11 vttistes, 11 femmes, impossible de passer inaperçues. Dernier débrief pour partager les sensations de cette première session, et une seule question résonne, portée par l’enthousiasme collectif : on remet ça quand ?

Notre prochaine rencontre officielle sera le rassemblement AURA, du 27 au 29 juin, dans le massif du Beaufortain et en attendant, on espère pouvoir rouler ici et là !


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